Insécurité et incivisme au Burkina : La thérapie du groupe parlementaire MPP

Publié le mardi 20 mars 2018 à 00h50min

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Insécurité et incivisme au Burkina : La thérapie du groupe parlementaire MPP

Le groupe parlementaire du Mouvement du Peuple pour le Progrès (GP/MPP) a tenu, du 16 au 18 mars 2018, ses premières journées parlementaires de l’année 2018, à Dori chef-lieu de la région du Sahel. A cette occasion, les députés membres du parti au pouvoir ont réfléchi sur le thème : « problématique de l’insécurité et de l’incivisme : quel regard et quel apport du groupe parlementaire MPP ? ». A l’issue de trois de travaux, les participants ont formulé des recommandations en vue combattre efficacement les phénomènes d’insécurité et d’incivisme qui ne cessent de gagner du terrain au Burkina.

Depuis quelques années, le Burkina fait face à une montée de l’incivisme. Pire, jadis épargnés par les attaques terroristes, notre pays est entré dans l’œil du cyclone depuis 2015. De 2015 à fin novembre 2017, le Burkina a essuyé 80 attaques terroristes qui ont fait 133 morts. La double attaque du 02 mars à Ouagadougou (huit morts) est venue accroitre ces chiffres macabres. La région du Sahel est la plus touchée par ces attaques. De ce fait, pour le symbole, il n’y avait pas meilleur endroit pour toucher du doigt les réalités du phénomène, réfléchir sur la thérapie à y apporter et marquer le soutien des élus nationaux à la population qui y vit. C’est pourquoi, le groupe parlementaire MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) a choisi de tenir ses premières journées parlementaires de l’année 2018, à Dori (chef-lieu de la région du Sahel). Ainsi, trois jours durant, les députés membres du parti au pouvoir ont échangé sur le thème actuel et révélateur : « problématique de l’insécurité et de l’incivisme : quel regard et quel apport du groupe parlementaire MPP ? ».

« Population du Sahel, nous sommes venus à Dori pour marquer notre solidarité avec vous, vous qui êtes en pointe de la bande septentrionale où les damnés de toute civilisation sévissent, écument et endeuillent quotidiennement nos populations et celles des pays voisins du Mali et du Niger. Nous sommes venus magnifier votre combat pour la dignité et l’honneur de ne pas plier face aux envoyés de iiblis (Satan) qui sont en conflit avec toutes les prescriptions saintes », a précisé d’entrée Lassina Ouattara, le Président du groupe parlementaire MPP. Pour étayer son propos, il se réfère au Saint Coran : la Sourate 5, verset 25 à 31 qui précise que « Quiconque tuerait un homme, c’est comme s’il avait tué tous les hommes », et la Sourate An-Nisà, verset 92 : « Il n’appartient pas à un croyant de tuer un autre croyant, si ce n’est par erreur ». Une façon de rappeler que ces terroristes ne connaissent ni Dieu, ni ses Saints.

Tout en invitant la population à ne point coopérer avec « ces mécréants », Lassina Ouattara a appelé l’a appelé à « aiguiser » sa vigilance et à les dénoncer auprès de nos forces de défense et de sécurité (FDS).

Pour marquer le soutien aux FDS, les parlementaires, avec à leur tête le Président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, ont effectué une visite au camp Liptako de Dori. Aussi, ont-ils rendu visite aux autorités coutumières et religieuses avant le début de leurs travaux.

« Le dispositif législatif sur l’insécurité et l’incivisme », « la participation communautaire à la lutte contre l’insécurité et l’incivisme », « enjeux et défis sécuritaires au Burkina Faso » sont les sous-thèmes abordés au cours de ces assises. A cela s’ajoute, deux huis-clos.

A l’issue de leurs travaux, les membres du groupe parlementaire MPP ont formulé une quinzaine de recommandations en vue de venir à bout de ces deux phénomènes. Il s’agit, entre autres de :

 l’adoption d’un dispositif légal de prévention du terrorisme ;
 la prise en compte de tous les FDS victimes de terrorisme dans les fonds d’aide, d’assistance et d’indemnisation des pupilles de la nation ;
 la création de centre de déradicalisation ;
 l’accroissement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité ;
 le renforcement des moyens d’actions de l’Agence nationale de renseignements pour plus d’efficacité ;
 l’application rigoureuse de la réglementation sur la fabrication, la détention et la vente des substances explosives à usage civil et militaire au Burkina Faso ;
 le contrôle strict des armes ;
 une forte implication des leaders des communautés dans la formulation et l’exécution des politiques et des stratégies en matière de lutte contre le terrorisme ;
 le renforcement de la coopération transfrontalière de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme dans la sous-région ;
 la (ré) instauration de l’instruction civique et morale à l’école.
 etc.

Ces journées parlementaires ont été également l’occasion de communier avec les militants du parti et de recueillir leurs doléances et suggestions. Ainsi, au nombre des doléances, on retiendra notamment : la réouverture des magasins de la SONAGESS ,le financement des activités génératrices de revenus à l’endroit des femmes et la formation des associations en élevage et en technique de transformation des produits locaux, la remise à l’état de l’appareil de radiographie du CHR de Dori. En réponse à ces doléances, le président de l’Assemblée nationale a promis trouver des solutions, dans la limite des possibilités du parlement. Aussi, Alassane Sakandé promet répercuter ces demandes auprès de l’exécutif à qui il revient de les résoudre.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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