Droits fonciers des femmes et Covid-19 : La Fondation Konrad Adenauer sensibilise les populations de Dori

Publié le dimanche 5 juillet 2020 à 17h09min

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Droits fonciers des femmes et Covid-19 : La Fondation Konrad Adenauer sensibilise les populations de Dori

La Fondation Konrad Adenauer a lancé, mercredi 1er juillet 2020 à Dori, sa campagne de sensibilisation sur le Covid-19 et la promotion des droits fonciers de la femme en milieu rural et des activités économiques. La campagne menée par l’Académie théâtre du Sahel s’étendra jusqu’au 15 juillet et va couvrir six villages et secteurs de la commune de Dori. L’objectif est de sensibiliser 15 000 personnes.

Pilier de la famille surtout en milieu rural, la femme est presqu’exclue, absente, oubliée quand il s’agit d’héritage surtout en matière de terre. Pourtant c’est un secret de polichinelle de dire que la femme constitue la plus importante main d’œuvre dans le secteur agricole. Pour la Fondation Konrad Adenauer, la lutte contre la faim ne peut être gagnée sans l’autre moitié du ciel.

D’où son projet « Un seul monde sans faim – les droits fonciers des femmes en Afrique de l’Ouest » mis en œuvre au Burkina dans les régions de l’Est et du Sahel. Dans le cadre de ce projet et en raison de la crise sanitaire mondiale, la Fondation a initié une campagne de sensibilisation sur le Covid-19 mais surtout sur la promotion des droits fonciers de la femme en milieu rural et des activités économiques.

Wendou pour le top départ

campagne de sensibilisation a été lancée à Wendou

Dans la commune de Dori, cette campagne a été lancée le 1er juillet au quartier Wendou et s’est poursuivie à Lerbou avec un théâtre forum joué par la troupe Academy Théâtre du Sahel. Sur scène, les acteurs ont sensibilisé les populations sur les modes de transmissions du Covid-19 et les gestes barrières. Sur la thématique principale, ils ont abordé entre autres la politique menée par le Burkina Faso en matière de sécurisation foncière, des droits d’accès, de gestion et de transfert de la terre pour la femme, des stratégies innovantes de financement des activités féminines et de l’autonomisation des femmes à travers le warrantage.

Le warrantage, une solution pour l’autonomisation de la femme

Dramani Ouédraogo, coordonnateur de la Fondation Konrad Adenauer au Burkina en compagnie de Roukiatou Sow de la coopérative Djam Wéli

A propose du warrantage, rappelons qu’il s’agit d’un système d’accès au crédit et de sécurité alimentaire mis en œuvre par des organisations paysannes. Celles-ci stockent une partie de leurs récoltes et les utilisent comme garantie afin d’accéder aux crédits collectifs octroyés par les institutions de microfinances. A Dori, la Fondation Konrad Adenauer accompagne la coopérative Djam Weli (la paix est bonne en langue fulfulde), dont l’activité principale est la transformation du niébé, à travers des formations sur les techniques de warrantage, l’analyse des produits agricoles et de transformation de la valeur ajoutée, l’étude des marchés des produits agricoles, les différentes techniques commerciales et les stratégies de financement des activités.

Résilientes malgré tout

Au deuxième jour de la campahne, la troupe théâtrale s’est rendu au quartier Lerbou à 8km de Dori

Selon la présidente Roukiatou Sow, la coopérative pratique le warrantage depuis maintenant cinq ans. Mais avec l’insécurité dans la région, elle rencontre des difficultés depuis 2019. La coopérative avait du mal à rembourser le crédit contracté à la caisse populaire. « Certaines femmes étaient obligé de vendre leurs animaux pour payer le crédit. C’est ce qu’on a fait et on est resté avec notre stock jusqu’en 2020. Il nous reste environ 10 sacs de petit mil et six sacs de niébé », explique Mme Sow.

Malgré ces difficultés liées à l’insécurité, la coopérative Djam Weli demeure reconnaissante à la Fondation Konrad Adenauer dont les actions lui ont permis de renforcer l’autonomie de ses membres. Une autonomie qui date depuis 2016 lors qu’elles ont décidé de louer un terrain d’un demi hectare pour la production de niébé, terrain qui deviendra par la suite leur propriété.

Aujourd’hui le souhait de Roukiatou Sow et de la coopérative Djam Weli est de voir la Fondation Konrad Adenauer structurer les femmes du Sahel et renforcer leurs capacités afin qu’elles adoptent le warrantage. « Quand tu n’as pas de rivalité dans une activité, celle-ci ne progresse pas », a-t-elle confié.

En attendant, la campagne de sensibilisation se poursuit à Kampiti, Bouloye, Torodie et Djomga.

HFB
Lefaso.net

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