Lutte contre le mariage précoce : Le ministère de l’action sociale sensibilise les leaders coutumiers et religieux du Sahel

Publié le mercredi 4 mars 2015 à 22h50min

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Lutte contre le mariage précoce : Le ministère de l’action sociale sensibilise les leaders coutumiers et religieux du Sahel

Le ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale a organisé, le 2 mars dernier à Dori, en collaboration avec ses partenaires, un plaidoyer grand public, avec les autorités coutumières, religieuses et communautaires du Sahel, pour solliciter leur implication dans la lutte contre le mariage précoce dans la région.

Une part importante des mariages précoces au Burkina Faso sont coutumiers ou religieux. Et le Sahel, qui se classe première région en la matière avec 80% de filles mariées entre 15-17 ans, n’échappe pas à cette triste réalité caractérisées par les conséquences suivantes : sanitaires, éducatives, productives. Des mariages d’enfants qui se font souvent avec la bénédiction de certains leaders coutumiers et religieux de la zone. Dans l’optique de faire d’eux de réels alliés dans la lutte contre le mariage précoce, le ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale a initié le 2 mars dernier à leur attention une rencontre de plaidoyer. Au regard de l’ampleur de la pratique du mariage précoce et de ses effets, Nicole Angéline Zan/Yélémou, ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale, a souhaité que les leaders coutumiers et religieux du Sahel s’engagent dans le lutte pour le changement de mentalités et de pratiques pour que le problème de mariage précoce soit complètement éradiqué. « Que dans la région l’on fasse davantage de place à la scolarisation, à l’alphabétisation, à la formation et qu’on accorde du temps à la maturation des enfants pour qu’ils puissent s’insérer dans la vie active ». D’autres intervenants à la rencontre ont également plaidé dans ce sens. Gisèle Kaboré, coordinatrice de Population Council, souhaite au-delà de la question du mariage précoce, que la population soit sensibilisée sur les dispositions du code de la personne et de la famille pour que les uns et les autres comprennent aussi l’importance du mariage à l’état à civil qui reste le seul type d’union reconnu par la loi.

Des communications sur le mariage précoce dans le Sahel

Outre les allocutions des officiels, les chefs coutumiers et religieux du Sahel ont eu droit à des communications et de projection de film qui leur ont permis de mieux comprendre les risques et effets néfastes du phénomène. Les communications suivantes leur ont été développées :
 Education des filles : Une alternative au mariage précoce. Etat des lieux dans la région du Sahel ;
 Le traitement des infractions contre la famille et les bonnes mœurs : Cas particulier du mariage précoce
 Etat des lieux sur le mariage précoce au Burkina Faso : Ampleur, causes et conséquences.

Fort des différents enseignements acquis lors des échanges, les responsables coutumiers et religieux du Séno, de l’Oudalam, du Soum et du Yagha se sont engagés officiellement pour la lutte contre le mariage précoce dans leur zone. La ministre Nicole Angéline Zan/Yélémou s’est félicitée de cet engagement des leaders coutumiers et religieux du Sahel. « C’est avec une forte émotion que nous accueillons leur engagement. Avec la prise de conscience que nous avons sentie émaner de l’auditoire, nous pensons que cette lutte est bien engagée ». La présente rencontre de plaidoyer, faut-il le rappeler, s’est tenue en prélude au lancement de la campagne nationale de lutte contre le mariage précoce qui a eu lieu le 4 mars 2015 à Dori sous le patronage du Premier ministre Yacouba Zida.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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