Production maraichère au Sahel : Le bouli de Djomga piégé par le sable

Publié le lundi 6 mars 2017 à 01h22min

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Production maraichère au Sahel : Le bouli de Djomga piégé par le sable

En marge de la 12e édition des journées du Maraicher du Sahel, nous avons visité, le vendredi 3 mars dernier, le bouli de Djomga situé à quelques kilomètres de Dori. Cette mare artificielle à l’instar de plusieurs autres est menacée par l’ensablement.

C’est connu ! La pluviométrie au Sahel est très capricieuse avec moins de 600 mm d’eau par an. Afin de retenir les eaux des averses, un système durable a été trouvé. Il s’agit du bouli, une mare artificielle construite sur la base d’études géophysiques et topographiques bien précises afin de faciliter la collecte des eaux de ruissellement. Ces ouvrages de capacités variables (20 000, 30 000 m3, etc) sont devenus en quelques années des outils incontournables de développement économique dans plusieurs villages grâce aux activités de maraichage.

A Djomga, localité située à huit kilomètres de Dori, il existe un bouli réalisé en 1993 par l’union fraternelle des croyants de Dori. A l’instar des autres villages, la réalisation d’un bouli nécessite la participation des populations locales qui doivent rassembler les agrégats et poser les perrés. Après plusieurs années de bons et loyaux services rendus aux producteurs, le bouli de Djomga doit être sauvé.

Le secrétaire général du groupement, Salou Boureima

32 personnes dont trois femmes travaillent autour de ce bouli. Réunies au sein du groupement « Wardidjam », elles produisent sur une superficie de trois hectares de la laitue, de la carotte, de la tomate, etc. Pour mieux assurer la gestion de l’eau, un règlement d’usage a été instauré. Ainsi, les producteurs maraichers ne doivent utiliser la précieuse ressource à des fins autres que le maraichage. Selon le secrétaire général du groupement, Salou Boureima, il est également interdit d’utiliser l’eau dans les ménages et d’utiliser une motopompe pour le maraichage. Aussi, lorsqu’un animal franchit la barrière autour de la retenue, une amende de 1000 F est infligée à son propriétaire.

Malgré toutes ces précautions, le bouli tarira fin mars plutôt que d’habitude. Une fois le bouli tari, les producteurs n’auront plus que deux à trois mois pour retourner dans leurs champs en attendant la saison pluvieuse. Face à ce problème d’ensablement qui n’est pas un cas isolé, l’Union fraternelle des croyants de Dori a déjà commencé à prendre le taureau par les cornes en construisant dans d’autres villages des forages tout autour des boulis. Pour l’instant aucune initiative, comme planter des arbres tout autour du bouli, n’a été développée par les producteurs eux-mêmes. Ils espèrent obtenir des autorités du grillage pour clôturer cette retenue d’où ils tirent une bonne partie de leurs revenus.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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