Conseil régional du sahel : Il n’y a pas lieu d’instaurer une crise

Publié le vendredi 19 août 2016 à 08h38min

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Conseil régional du sahel : Il n’y a pas lieu d’instaurer une crise

C’est à désespérer de la politique et de certains hommes politiques. Sinon, comment comprendre qu’on puisse s’amuser autant avec le développement d’une localité donnée ? A quoi joue-t-on pour l’installation du président du conseil régional du Sahel ? En attendant éventuellement que le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de sécurité intérieure(MATDSI) de Simon Compaoré éclaire les burkinabè, la situation de blocage qui prévaut n’a aucun sens. Sauf à retarder la roue du développement dans cette localité du Burkina Faso.

Il faut tout de suite le dire, ce qui se passe présentement dans le sahel et concernant l’installation manquée et désormais hypothétique du président élu du conseil régional ne fait pas honneur et ne s’inscrit certainement pas dans la volonté des populations du sahel.

Elu le 08 juillet 2016 en qualité de président du conseil régional du Sahel, Abdoulaye Sawadogo peine à être installé dans ses fonctions. Et selon les informations que nous avons pu glaner, il n’y a eu aucun trouble lors des élections.

Elections qui ont aussi vu la mise en place des autres membres du bureau du conseil régional. Avec un élu du MPP comme 1er adjoint, un élu du PDS comme 2ème adjoint. L’UPC s’en sort avec deux postes et le NDT un poste.

Mais voilà que le jour de l’installation du président élu, le secrétaire général de la région fait surseoir à la cérémonie sur ordre, aurait-il dit, de sa hiérarchie.

Mais au fond, tout porte à croire qu’il s’agit de la déroute du parti au pouvoir, le MPP qui est à la base de la situation qui prévaut sur le terrain. En effet, bien que ce parti ait raflé le maximum de sièges de conseillers et s’attendait légitimement à jouer les premiers rôles au sein du conseil régional, des dissensions internes au parti au niveau régional ont amené deux candidats du MPP à prétendre chacun au poste. Toute chose qui a permis au candidat du CDP qui dirigeait en 2013 le conseil régional, et dont le parti n’a que six conseillers actuellement, à prendre les rênes du conseil régional. Avec à n’en pas douter, le soutien de pas mal de conseillers MPP.

Sans doute que des conseillers MPP ont voté pour ce dernier au vu des résultats des élections et en considérant le nombre de conseillers engrangés par chaque parti.
Suite à ces résultats inattendus, l’élection de Abdoulaye Sawadogo a été contestée par l’un des candidats malheureux du MPP pour vice de forme au niveau du tribunal administratif de Dori.

Le 15 juillet 2016, le tribunal administratif annulait l’élection du président du conseil régional du Sahel. Abdoulaye Sawadogo fit appel du jugement devant le conseil d’Etat. L’audience du conseil d’Etat du 26 juillet a infirmé l’arrêt du tribunal administratif de Dori et donc confirmait la régularité des élections qui se sont déroulées.

Un pourvoi en cassation fut déposé par l’un des candidats malheureux du MPP . La cour dans sa décision du 06 aout a déclaré son incompétence.

Dans cette situation donc, et selon le droit, c’est en principe le verdict du conseil d’Etat qui a force de loi. Aussi, le gouverneur avait convoqué la passation de service pour le 11 aout 2016. Malheureusement, cette passation n’aura pas lieu parce que information a été donnée à Abdoulaye Sawadogo que la procédure est suspendue jusqu’à nouvel ordre sur ordre de la hiérarchie.

C’est dépité que Abdoulaye Sawadogo s’est confié à nous en disant qu’il faut que les décisions de justice soient respectées. Il souhaite le plus rapidement possible entrer dans ses fonctions.

Si on peut comprendre que le MPP fasse de la résistance parce qu’ayant obtenu le maximum de conseillers pour diriger le conseil régional, le fait est que la discipline en matière certainement de consignes de vote n’a pas fonctionné. Toute chose qui a ouvert la voie à un troisième larron.

A qui donc la faute ? Et si on considère effectivement que la justice a tranché, il faut s’en tenir à son verdict. C’est ainsi dans tous les pays démocratiques où la séparation des pouvoirs selon l’esprit des lois de Montesquieu a un sens. Le pouvoir exécutif n’a pas à contourner d’une matière ou d’une autre les décisions de justice.

Angelin Dabiré
Lefaso.net

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