Région du Sahel : L’approche "See Something, Say Something" au cœur d’un atelier sur le renforcement de la sécurité locale

Publié le dimanche 7 mars 2021 à 17h41min

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Région du Sahel : L’approche

L’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori) a organisé un atelier le vendredi 5 mars 2021 à Dori sur le renforcement de la sécurité locale. La rencontre a réuni les comités locaux de paix, les comités d’action communautaire et les forces de défense et de sécurité venus de Sebba, Gorom-Gorom, Djibo, Seytenga… Un atelier tenu au tour du thème « le S4 (See Something Say Something, en français voir quelque, dire quelque chose).

Le Burkina Faso traverse l’un des moments les plus décisifs de son histoire. Le contexte sécuritaire devient de plus en plus préoccupant. L’Etat et ses partenaires ont opté non seulement pour un renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité mais aussi des civils à travers la participation citoyenne des populations dans ce combat. Parmi les nombreuses initiatives pour booster cette participation communautaire figure la création des comités locaux de paix et des comités d’action communautaire présents dans plusieurs localités de la région du Sahel.

Ainsi, dans le cadre de son projet « Acting Together For a Peaceful Coexistence In Sahel » financé par le gouvernement américain, dont l’objectif global est d’améliorer la cohésion sociale et la participation communautaire au maintien de la sécurité et de la sûreté de 12 districts, l’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori) a initié cette rencontre. Cette séance qui se veut participative connait la participation des comités locaux de paix venus de Djibo, de Gorom-Gorom, de Markoye, de Seytenga, de Sebba (…), et les forces de defense et de securité. Elle était placée sous le thème « le S4 (See Something, Say Something), outil de stratégies pour un environnement sécurisé au Sahel : forces, faiblesses et perspectives . »

Les comités locaux de paix présents à l’atelier

Cette thématique a été développée par le commissaire de police Xavier Guaira, et Bazile Kiema, le commandant de la compagnie de la gendarmerie. Ceux-ci ont également passé en revue les attaques qui ont eu lieu dans la région du Sahel courant dernier trimestre de 2020 et les 15 premiers jours du mois de janvier 2021.
La communication introductive était « Etat des lieux de la contribution de l’UFC-Dori à l’amélioration de la participation citoyenne à la sécurité ». Aux termes de ces communications, les participants répartis en deux groupes ont réfléchi sur la stratégie S4 pour une meilleure participation citoyenne à la sécurité.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans les localités ? Quelles sont les solutions envisageables et que faire pour améliorer l’intégration de cette méthode ? Suite aux travaux de groupes et les échanges, les participants ont énuméré quelques difficultés dont la mauvaise qualité de la téléphonie qui ne permet pas en temps opportun d’alerter les FDS, la lenteur de celles-ci une fois qu’une source les alerte, la peur de certaines personnes de dénoncer les positions des individus suspects.

Les comités locaux de paix et les FDS en séance de travail de groupe

Les participants ainsi que les communicateurs ont félicité l’UFC-Dori dans l’effort qu’elle fournit pour la cohésion sociale et le vivre-ensemble au Sahel. En termes de perspectives, les participants ont demandé à l’UFC-Dori de continuer dans la même lancée en multipliant les rencontres entre les différents corps de sécurité afin que ceux-ci se solidarisent et s’ouvrent à la population. Et à la population de continuer à utiliser les numéros verts dans la discrétion.

De l’avis de François Paul Ramdé, coordonnateur de l’UFC-Dori, la rencontre sert de cadre de renforcement de capacité des comités locaux de paix à travers une meilleure participation citoyenne pour une optimisation des efforts. Elle se veut aussi, selon M. Ramdé, un cadre de partage d’expériences et une actualisation des informations sécuritaires entre FDS et les structures locales de paix, et les comités d’action communautaire. Dans le but de mieux atteindre les objectifs, François Paul Ramdé a demandé aux différents acteurs de travailler de pair pour une meilleure amélioration de la participation citoyenne à la sécurité dans la région du Sahel.

Daoula Bagnon
Correspondant Dori

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